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Julien Leclercq : « les salariés ne sont pas paresseux, les patrons ne sont pas tous des tyrans »

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Julien Leclercq : « les salariés ne sont pas paresseux, les patrons ne sont pas tous des tyrans »

Entrepreneur et ancien restaurateur, Julien Leclerc a traversé la crise du recrutement de plein fouet. De cette expérience est né un essai : Recherche désespérément salarié (Fayard, 2024), dans lequel il tente de dépasser les oppositions stériles entre salariés et employeurs, pour esquisser des pistes de réconciliation.

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Vous avez ouvert un restaurant en 2020, au sortir du premier confinement. Qu'est-ce qui vous a poussé à en faire un livre, trois ans plus tard ?

Julien Leclerc : J'ai voulu embaucher dès l'ouverture, et je me suis retrouvé face à un vide. Aucune candidature. C'était un choc. Comme beaucoup, j'ai d'abord pensé que le problème venait des candidats, puis je me suis remis en question. Et je me suis rendu compte qu'on était nombreux à faire ce chemin. Il y a un vrai malaise, des deux côtés. J'ai voulu comprendre pourquoi, et surtout, comment on pouvait s'en sortir.

Qu'avez-vous observé dans ce rapport de plus en plus tendu entre employeurs et salariés ?

J.L. : Il y a beaucoup de fantasmes. Les employeurs accusent les salariés de ne plus vouloir travailler, les salariés dénoncent des conditions inacceptables. Mais la réalité est souvent plus nuancée. Oui, certaines entreprises doivent revoir leur modèle social. Et oui, certains salariés ont des attentes qui peuvent sembler irréalistes. Mais au fond, les deux cherchent la même chose : un cadre de travail juste, motivant, et respectueux. Il faut sortir des caricatures : les salariés ne sont pas paresseux, les patrons ne sont pas tous des tyrans.

Concrètement, quelles solutions avez-vous testées dans votre propre restaurant ?

J.L. : On a décidé d'agir plutôt que de râler. Semaine de quatre jours, salaires revalorisés, logement pris en charge, primes d'ancienneté... Résultat : une équipe stable, motivée, et zéro turnover pendant deux ans. Mais ça demande de revoir ses marges, son organisation, son ego parfois. Et de l'autre côté, j'ai vu des salariés s'investir, faire preuve d'initiative, et redonner du sens au mot "équipe". Quand on se parle franchement, on avance ensemble.

Dans votre livre, vous évoquez la nécessité d'un nouveau contrat social. Qu'entendez-vous par là ?

J.L. : On est dans une période de transition. Le monde du travail change vite, et on a du mal à suivre. Il faut que les employeurs prennent leurs responsabilités, bien sûr, mais aussi que chacun réfléchisse à ce qu'il attend vraiment du travail. On ne peut pas construire une entreprise solide sans un effort partagé. Valoriser l'humain ne veut pas dire céder à toutes les demandes, ni imposer une vision autoritaire. C'est une négociation permanente, qui demande de l'écoute et du courage des deux côtés.

Vous avez lancé salopdepatron.fr, un site au nom provocateur. Pourquoi ce choix ?

J.L. : C'est un clin d'oeil à ce que certains pensent quand un patron ose parler de conditions de travail ! Mais au-delà de la provocation, c'est un espace pour partager des expériences, des idées concrètes, des pistes d'action. Il y a des employeurs qui innovent, et des salariés qui s'engagent. Ce site, c'est un pont entre eux. Parce qu'au fond, on veut tous que ça fonctionne. Ensemble.



 
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